Écrire un texte sur le thème du renouveau et des reconstructions, à partir d’un mot « terreau » et de notre prénom, mots de départ sur lequel semer d’autres mots et d’autres écrits.
Texte 1 : Isabelle / Semer
Bichonner l’homme de ma vie,
Imaginer un demain irisé,
Lire des histoires sucrées,
Jouir de musiques sacrées,
Aimer partir pour mieux revenir …
Confiante, agile et sûre, laisser advenir de jolis lendemains émerveillés.
Libellule légère et coriace, forte et déterminée, surprenante dans sa robe en lamé ;
Plonger, ailes irisées, dans la bulle de l’avenir à la profondeur d’ émeraude et de saphir pour ravir le secret de la symbolique mystique.
Vérité de l’instant, correspondances cosmiques, résonances fléchées.
Émerveillement
+ d’enfance étonnée, scintillements étoilés.
Aimer toujours, encore et bien plus,
Dilater un cœur mélodieux, rayonnant de mille flèches ajustées.
Aimer énormément, d’un amour élégant, sagesse d’éléphant,
Et, légère dans le bazar ambiant, toujours belle,
jouir de la vie, radieuse et ravie.
Isabelle
Texte 2 : Catherine / Renouveau
Une nouvelle page de vie à écrire … telle une naissance
Faire place aux rêves nacrés, voler vers l’or et l’irisé
Riche d’enthousiasme, de joie et d’insouciance
S’élancer vers les jours à venir
Se défaire du dur, du rance, et des mémoires tenaces
Se délester, ne pas s’encombrer
Y croire à ce printemps qui va nous apporter, avec les délicates fragrances des violettes et des narcisses, un peu du chant des anges
Espérer la douceur des beaux jours et la paix du cœur
Surtout, y croire, envers et contre tout, avec confiance, à ce renouveau toujours possible.
Ackane
Texte 3 : Claudine / Ruisseau
C'était un vrai cadeau ! Être dans ce lieu, Aude y croyait à peine.
Le jour où elle quitta sa rue, son clan, elle ne savait pas où sa vie la conduirait. Et pourtant malgré ses doutes, si peu sûre d'elle, elle avançait.
Pas à pas, elle traversa son village, se retrouva en pleine campagne dans le silence de l'infini qui se déroulait devant elle. Un léger frisson lui parcouru le dos, frisson de liberté, d'inconnu, de crainte et de bonheur mêlés...étrange sensation entre terre et ciel.
Elle se sentait nue, légère, encline à l'aventure.
Un jour dans un hameau perdu, elle s'arrêta devant une toute petite maison fleurie, au toit de chaume, entourée de gazon épais, presque une maison de poupée. A la fenêtre, un pan de rideau le lin se souleva. Une femme plutôt jeune l'observait. Aude lui fit un petit signe de la tête, le rideau retomba. Quelques secondes à peine, et la porte de bois usé par le temps s'entrouvrit. D'une voix rieuse, la femme lui demanda :
-"Vous cherchez quelqu'un ? ou quelque chose ? "
-"Euh...non pas vraiment, je trouve votre maison très jolie avec son grand aulne sur le côté qui semble la protéger". On se croirait dans un conte !"
La femme sourit : "Aline", je m'appelle Aline. Et vous ?"
-"Moi, Aude. Bonjour ! Je marche depuis deux semaines et c'est la première fois que je rencontre une maison aussi pittoresque ! ça sent bon le printemps par ici !"
Clo Th.
Texte 4 : Véronique / Tomate
Ivre et titubant, il buta sur une motte de terre et culbuta de tout son long dans un plant de tomates. Il était dans un drôle d’état ! Vraiment ! Noir de chez noir ! Comme chaque soir.
Il démarrait tôt à téter sa bouteille. Sa vie à lui, à quoi bon le nier, était un désastre. Alors, sitôt levé, il avalait un premier verre pour chasser son désespoir, un deuxième pour anesthésier sa peine, un troisième pour oublier, et tous les autres pour plonger dans une joie factice et sans éclat.
Il était là, maintenant, la nuque dans la terre. Une terre humide et froide dont l’odeur rappelait des souvenirs confus. Pas des images, non. Plutôt des sensations liées à l’enfance. Une feuille lui chatouillait le front, lui cachant un pan de ciel étoilé.
Hector s’abandonna, le corps immobile, attentif aux battements de son cœur qui pulsaient contre ses tempes. Au-dessus de lui, la Grande Ourse.
Il se redressa un peu.
Cassiopée… Où était-elle donc ?
Et ses rêves d’antan, qu’étaient-ils donc devenus ?
À vouloir plus haut que les étoiles, il s’était perdu.
Dans le froid de la nuit, les odeurs du terreau, celle si caractéristique, presque acide des queues de tomates, tout ce vert, dessus, dessous, tout autour, lui prenaient des envies de construire, de recommencer autre chose.
Il partirait de la terre. Cette terre que lui avaient laissée ses parents. Cette terre abandonnée, délaissée… Il l’entamerait, la creuserait, la retournerait, la sèmerait.
…
VLG
Texte 5 : Elodie / Framboise
Sous la ramure des arbres, j’ai planté ma tente.
Seule, au milieu de nulle part, comme sur une île. Une légère brise attire le parfum des roses. Bientôt la nuit va tomber, mais là, rien ne presse. A l’abri des feuillages, j’attends, je rêve.
Tout à l’heure, les amis viendront, on allumera un feu et autour des braises on parlera un peu, beaucoup, de tout, d’idées, de projets, de bientôt, dans longtemps. Mais là, maintenant, rien ne presse.
Profite de la lumière, du bleu du ciel, du vert de l’herbe qui chatouille les pieds. Cette petite pause chatouille aussi les pensées, oublié le quotidien, les courses à faire, la réunion à préparer, le cadeau d’anniversaire à trouver… Tout à coup ressurgissent les rêves ébauchés, les envies étouffées. En rentrant, je m’y mettrai, en rentrant je prendrai plus le temps… ça y est je recommence à rêver de chimères. Chut ! Là, maintenant, rien ne presse.
Quelque chose me chatouille la jambe, une fourmi ? Beurk ! Une araignée… Bon, il est temps de se remuer avant d’être prise pour une racine. Un peu de bois pour le feu ? Allons-y ! Très bon prétexte pour continuer à divaguer, regarder les petites bêtes, qui déménagent, dérangés dans leur abri de brindilles, la colonie de cloportes qui galopent sous la souche que je soulève. Remuez-vous si ça vous chante, pour moi, rien ne presse.
Sur le flot du feu béni, on parle un peu.
De tout, de rien, d’espoir on parle beaucoup.
Des envies pour demain, du trajet qu’on prendra, on parle un peu.
Des idées pour bientôt, des projets entamés, on parle beaucoup.
Des rêves lointains, des chimères oubliées, on parle bas.
Et puis on prend confiance, on commence à y croire, on parle fort.
On s’échauffe, on s’enflamme, puis sur les braises luisantes, on n’parle plus.
Elodie
Texte 6 : Jennifer / Bourgeon
Au fur et à mesure que la lumière du jour baissait, une ambiance tout à fait particulière commençait à se faire sentir.
Je suis sortie dans le jardin pour voir plus grand le coucher de soleil qui éclairait l’horizon lointain d’une lueur à la fois rose et dorée, d’une intensité grandissante.
Un silence puissant régnait…suggérant une Présence.
Je ne pouvais que me tenir là, immobile, spectatrice d’un événement quasi-magnétique qui, je le savais, serait déterminant : un voile s’est déchiré, ma vie ne serait plus jamais pareille
Jennifer
Texte 7 : Monique/nature
Le jardinier
Nuque chauffée par le soleil, dos courbé vers la plate-bande du jardin, il est là, regardant je ne sais quoi, je ne sais qui, fixant quelque chose que je ne vois pas.
Il semble figé sur place.
Près de lui toute une panoplie d’outils jonche le sol de l’allée : un râteau, un chapeau, un sécateur, une bêche et quelques autres.
L’intention est clairement affichée, le vieil homme sorti enfin de sa léthargie et de son antre est décidé à jardiner. L’astre royal lui a chatouillé les jambes, il s’est levé, s’est déplié quelque peu, a filé dans sa remise chercher tout son fourbi.
Il a trouvé l’énergie pour rassembler le tout, le porter dans le jardin. Et depuis, il est là regardant un point précis : un trou de taupe, un lombric, une chrysalide, une chenille ? Que sais-je ?
Sa peau ridée de mille plis ressemble à ces cuirs que les tanneurs assouplissent longuement pour en faire une pièce lisse, unique, destinée à la fabrication de sacs ou chaussures si agréables à porter.
Il a esquissé un geste de son pied droit, vrillant en un va et vient, sa chaussure sur la terre.
Peut-être a-t-il tué : la taupe, le lombric, la chrysalide, la chenille, ou cherche-t-il simplement à savoir comment la terre se présente en ce début d’avril ?
Le chant soudain du coucou retentit derrière lui, il se redresse lentement, tourne la tête vers le cri de l’oiseau, tâte ses poches. Il n’a pas de « tune » sur lui. L’année sera encore rude pense-t-il en se retournant vers la terre.
Mimo
Michelle, on t’a donné le ciel, des iles et du soleil, les fées sur ton berceau t’ont accroché deux l, pour que tu voles plus haut. Elles n’ont pas été chiches, te dotant de longs cils aux portes de ton œil.
On t’a donné la terre, le sol et la mer, et le sel ; des fleurs et des abeilles pour t’offrir leur miel. Du soleil sur les blés pour bien les dorer, des silos pour les conserver, des boulangers pour façonner des miches, croûte dorée, mie à croquer.
Des lis aux jardins pour ravir l’odorat et des lois à défier, des lettres à Elise en symphonie, un bon Saint- Eloi pour te remettre les idées à l’endroit. Des amis pour ne pas te sentirisolée, de la soie pour te cocooner.
Ose le voyage, déplie tes ailes, telles des hélices. Envole toi, ne rêve pas ta vie, vis tes rêves. Le temps passe si vite au souffle des bougies, n’attends pas comme elle de vaciller.
Michèlle